Hélène Caussignac

Helene Caussignac

L'inconscience humaine -

Il est clair que, jusqu’à présent, l’humanité ne connait pas ce que l’on nomme l’éveil, du moins pas à une échelle suffisamment significative pour changer quelque chose à la vie sur terre, et que donc, pour la majorité d’entre nous, nous vivons dans des degrés divers d’inconscience.
L’« inconscience humaine » est, du côté spirituel du terme, le fait de ne pas avoir conscience de la dimension de l’être, universelle et éternelle, et de ne fonctionner que dans la dimension de l’avoir, au niveau individuel de l’égo personnel et limité. Cette inconscience conduit à se sentir isolé en soi-même, à ressentir la solitude originelle de l’être qui, ignorant son lien avec l’intelligence infinie, se sent séparé de sa source et donc, par là-même de tous les autres humains. Cela conduit au besoin de « se compléter » par l’apport de « choses » extérieures. Le mot choses est pris ici au sens de choses matérielles bien sûr, comme la possession d’une maison, d’une voiture, ou tout autre bien matériel, mais cela comprend aussi tout ce qui peut constituer une sécurité, et ainsi, les liens affectifs, par exemple, en font partie. A l’illusion de possession des choses vient très vite s’ajouter la peur de perdre ces choses. Et immanquablement, cela conduit à la peur de l’autre, cet autre séparé de nous et qui risque de nous prendre ce que nous possédons. L’inconscience humaine conduit donc l’être humain à fonctionner dans la vibration de la peur. Cette vibration est ce qui cause toutes les guerres et, de manière générale, toutes les souffrances humaines, de la plus petite contrariété aux actes barbares les plus atroces et insensés que nous avons connus particulièrement dans le siècle qui vient de s’écouler.
Du côté psychologique du terme, c’est le fait qu’en plus de ne pas reconnaitre la dimension transcendantale de l’intelligence infinie qui vit en nous, la personne elle-même que nous croyons être, que nous pouvons appeler notre égo, ignore totalement la plus grande part des mécanismes qui dirigent ses actions dans le monde, car ils sont eux-mêmes inconscients.
Le conditionnement du mental pendant l’enfance et l’adolescence a en général rendu inconscients la plupart des mécanismes réactionnels de la personne, ce qui fait que justement, nous « réagissons » en général, aux choses qui arrivent et à ce que les autres font ou disent, de manière mécanique, avant d’avoir eu le choix d’agir, ni même de réfléchir réellement à la bonne manière de gérer la situation. Ce qui, bien sûr, a des conséquences énormes dans les relations et dans la manière dont les gens perçoivent et ressentent leurs conditions de vie. Quand on n’a pas conscience des mécanismes qui nous dirigent, on est aussi totalement inconscient d’être dirigé par ceux-ci, et on a l’illusion d’avoir le choix et de maitriser sa vie, ce qui est faux puisqu’on « réagit ». Réagir signifie poser des actes ou des paroles basés sur ce que l’on pense comprendre des actions des autres. Agir, au contraire, serait faire ce que l’on a librement et donc en conscience, déterminé être le mieux pour gérer la situation. Pire encore, on est en général incapable de voir que les autres eux aussi, réagissent par rapport à leurs propres schémas mentaux, différents des nôtres, et on pense communiquer et comprendre alors qu’on parle chacun en quelque sorte uniquement la langue de ses propres conditionnements, croyant que les autres ont les mêmes, ce qui est proprement impossible, chaque personne étant unique et ayant une construction psychologique et une perception du monde unique. Toute communication dans la dimension de l’égo est donc vouée à l’échec car chacun parle sa langue propre, que les autres ne comprennent pas. Pourtant, on a toujours l’illusion de comprendre, et celle-ci nous amène à penser que nous avons aussi le droit de juger l’autre, ce qui signe la fin de toute réelle compréhension, puisque celle-ci ne pourrait exister que dans la dimension de l’être qui est toujours dans l’amour et l’acceptation de chacun tel qu’il est.
Notre vision du monde est donc drastiquement limitée, puisque la majorité des gens aujourd’hui encore, ne voit la vie qu’à travers le prisme de leur propre égo. Pourtant, la dimension de l’être est bien présente et, contrairement à l’égo, elle ne varie jamais, l’amour est éternel, c’est lui qui nous fait vivre. Il est toujours possible de se tourner vers l’amour, il suffit pour cela de lâcher-prise sur les jugements de l’égo. A chaque instant, et ce quel que soit nos décisions passées, nous avons le choix de vibrer l’amour ou la peur.