Je préfère noter les deux appellations (amour et sexe), parce que certains ne jurent que par l’une et d’autres par l’autre. Pas de jaloux donc. Bref, de toute façon, les deux veulent dire la même chose, et j’ai cru comprendre que ça fait peur à certains auteurs – pas mal dirait-on.
Alors, bien sûr, je ne parle pas des spécialistes de l’érotisme, qui a le vent en poupe en ce moment. Ceux-là savent faire et n’ont pas peur (heureusement pour eux !).
Non, je parle des auteurs d’autres genres de romans, même ceux qui écrivent des romans sentimentaux, qui parfois se demandent comment être crédibles dans ce genre de scènes. Et c’est pourquoi il y a encore, même aujourd’hui, des romans sentimentaux « à l’eau de rose » qui n’intègrent aucune scène explicite, ce qui, à l’heure de l’érotique endiablé, laisse un peu le lecteur sur sa faim !
Alors, comment s’exprimer pour écrire de telles scènes, sans tomber dans les deux extrêmes : vulgarité ou pudibonderie ?
En premier lieu, le vocabulaire.
Faut-il employer un langage technique de type « vagin, pénis » etc ? Non, ça, c’est le langage que j’emploie avec ma gynéco.
Alors, un langage peu châtié, peut-être ? « Cul, bite, bordel » ? Non, ça c’est le langage que j’emploie… je ne vous dirai pas dans quelles circonstances. Et puis, ça manque de style !
Alors, quoi ? Désuet, comme « zizi, bistouquette », par exemple ? Non, trop enfantin, ça casse l’ambiance. Bon, ça va être compliqué on dirait…
… Et si, en fait, le langage n’était pas l’ingrédient le plus important pour être crédible ?
Parce que, comme pour tout autre scène, qu’est-ce qui retient un lecteur ? Ça n’aurait pas quelque chose à voir avec le fait de pouvoir s’identifier au personnage ? Bingo !
Et pour pouvoir s’identifier à lui, il faut pouvoir entrer dans sa tête.
Donc, oublier les descriptions techniques et partir de l’intérieur, du ressenti du personnage.
Décrire la scène non pas en détaillant les actes mais en laissant le personnage exprimer ses sentiments et ses sensations.
Du coup, le vocabulaire ne dépend plus du choix de l’auteur mais de la personnalité du personnage. Et le problème est résolu avant même d’avoir été posé !