Toi, mon éternel chagrin,
Mon aimé, mon ennemi,
Mon poison, mon venin,
Mon cauchemar, mon abri.
Toi, dont il ne me reste rien,
Que ce trop beau et vieux cahier
Qui toujours diffuse ton parfum :
L’odeur d'artiste et de fumée.
Toi, dont il me reste seulement,
Le doux souvenir d’un baiser,
De tes lèvres posées tendrement,
Du goût de ton âme égarée...
Et de la crainte qui me tient,
Celle de te perdre, celle de t’avoir,
Celle d'ignorer si tu vas bien,
Et celle de te décevoir.
Toi dont j’ignore tout, encore,
Et dont jamais je ne saurai rien,
Toi le mystérieux trésor,
Que j’aime et que je hais sans fin.
Toi, meurtrier de mon cœur,
Et père de ma renaissance,
Qui effaça toute ma douceur,
Et qui brisa toutes mes croyances.
Toi qui as su me faire comprendre,
Que l'on ne doit pas pouvoir me nuire.
Mon objectif, devenir grande,
Juste pour pouvoir te faire mentir.
Toi qui ne lis même pas ces mots,
Toi qui oublieras mon prénom,
Toi mon mépris, toi mon héros,
Tu déchaînes toutes mes passions.