Je vous parle d’un temps où
Mon âme était fatiguée.
Se regarder dans le miroir
Et ne pas se reconnaître,
Entendre des voix familières
Et ne pas réussir à se retourner.
Je vous parle d’un temps où
Mon corps me faisait mal,
Où les larmes étaient
Une mer sans fin
Où même les poissons se noyaient.
Je vous parle d’un temps où
Crier de douleur
Ne suffisait plus à soulager le désespoir
D’être née.
Je vous parle d’un temps où
Toutes les couleurs de la souffrance
N’étaient pas suffisantes pour la peindre.
Je vous parle d’un temps où
Les couchers de soleil étaient
Affreusement tristes
Et où les orages semblaient être des accalmies.
Un matin, à mon réveil,
Les bleus sur mes côtes avaient disparus,
Il restait seulement les échardes plantées dans mon cœur,
Son sourire ne me faisait plus peur désormais.